protocole 1

aller-retour


malo
malo
protocole 2

marcher à vélo
protocole 3

vélo préparé
protocole 4

promener la roue
pourquoi est-ce si bien que ça de rouler ?
"ça roule", "comme sur des roulettes". Tout le monde a l'air de penser que rouler est une évidence. Et moi aussi, avec mon vélo, je roule !
je jette un coup d'oeil dans la rue depuis ma fenêtre. ce qui roule va vite ; ce qui roule va loin.
plat le vélo qui fait *shuuuu* *shuuuu* *shuuuu*. Plat la voiture, le bus et le camion qui glissement bruyamment sur le goudron.
hier, j'ai emmené ma roue de vélo avant en ballade. Nous avons profité, Charlotte nous accompagnait, des derniers rayons du soleil au jardin de l'Évêché.
elle semblait un peu jalouse de l'attention que je portais à ma roue.
mais comment aurais-je pu faire autrement ?
je dis ça et pourtant !
cherchant des terrains impraticables à la roue, je n'en ai tout simplement pas trouvé.
même les murs sont plats !
et que, si elle s'était d'un coup mise à rouler aux murs, aussi plats soient-ils, c'était avant tout grâce à la force de mes bras.

et aussi bien sûr, parce que j'en avais eu l'idée.
et il semble que tout dans la ville est fait pour ce qui roule. Sans même parler des signalisations, des marquages, des hauteurs et des largeurs.
non, ce qui me frappe, très fort, c'est le plat. C'est tout plat. Pas plat comme un chemin de terre ou même de gravier.
non, plat-plat.
roue avant et moi grimpions à chaque barrière, chaque poteau, tandis que Charlotte marchait seule en avant.
j'avais bien pensé à l'attacher derrière moi avec une laisse, mais il aurait fallu que nous courions pour qu'elle ne se traîne pas et le problème n'en aurait été que déplacé.
c'est qu'elle dégageait une certaine fragilité ma roue avec ses rayons tout fins, son roulement hésitant et maladroit.
comme un enfant à qui on apprend à marcher et qu'il faut rattraper à chaque instant.
malgré ses 29 pouces, elle n'était pas à l'aise ma roue, petite chose, encore moins qu'une moitié de vélo…
entre bitume, asphalte et macadam, elle n'était pas à plaindre.
je l'ai emmenée pour savoir si, vraiment, la ville était son terrain de jeu privilégié comme j'avais pu le penser depuis ma fenêtre. Et en effet, l'efficacité du pneu sur le sol urbain m'est tout de suite apparue évidente.
même les pavés, régulièrement disposés et même le sol du parc constitué de graviers très fins, n'étaient pas un problème pour le bon déroulement de la balade.
je dis ça, c'est parce que j'ai rencontré la seule vraie forme d'obstacle en me frottant au peu de relief que j'ai trouvé.
en grimpant les trottoirs, en roulant le long des vitrines et en escaladant les poubelles, j'ai réalisé que la roue était une masse inerte qui, sans moi, n'aurait jamais quitté le garage.
vélo-life